Il n'existe pas aux Archives de la Manche de registres protestants
1559 – Le premier synode des églises réformées, tenu clandestinement à Paris, décide que les baptêmes et mariages seront enregistrés par les églises.1598 – L’Édit de Nantes officialise l’obligation faite aux pasteurs de tenir des registres de baptêmes, mariages et parfois sépultures dans les lieux de culte autorisés par l’édit.1667 - L’ordonnance de Saint-Germain s’applique aux registres protestants comme aux registres catholiques (de 1668 à 1685, il existe donc des registres annuels).1685 – La révocation de l’édit de Nantes supprime les dispositions précédentes prises à l’égard de la tenue des registres protestants.De le Révocation de l’édit de Nantes (1685) à l’édit de Tolérance (1787), l’église réformée n’a pas d’existence légale : c’est la période dite du désert. Les pasteurs administrent cependant clandestinement des baptêmes et célèbrent des mariages, établissent des certificats, pièces compromettantes et sans valeur légale pour l’autorité royale (difficultés successorales …).
Un certain nombre de protestants demeurés en France, tout en conservant leur foi réformée, se marient devant des prêtres catholiques et font baptiser par eux leurs enfants afin d’assurer à ces derniers une existence légale.
Dès la première moitié du XVIIIème siècle, les pasteurs itinérants ou les anciens des églises tiennent des registres de baptêmes, mariages et sépultures, enregistrant les actes au cours de leurs déplacements. C’est ainsi que l’on peut trouver dans un même registre des actes concernant des localités très différentes.
Pendant cette période du « désert » de nombreux protestants font établir un contrat devant notaire pour donner une sorte de légalité à leur union qu’ils ne désirent pas faire bénir par le curé.
1736 - Une déclaration du roi ordonne la tenue de registres contenant des « permis d’inhumer ceux de la RPR ».Il s’agit de déclarations de décès faites devant le juge royal par un parent ou un ami du défunt pour l’obtention d’une autorisation d’inhumer ce dernier.
Cette décision permet au trésor royal de prélever une taxe fiscale à chaque demande.
1787 – Louis XVI, par l’édit de Tolérance (1787), rétablit l’état civil, pour les non-catholiques.Les juges royaux recueillent les déclarations des protestants concernant des baptêmes et des mariages principalement. Celles-ci contiennent la date et le lieu du contrat de mariages, le nom du notaire, les noms, prénoms, date et lieu de naissance et de baptême des enfants (leurs parrains et marraines), issus du mariage contracté « au désert », au cours du XVIIIème siècle. Ces déclarations sont donc fort précieuses pour le chercheur qui ne parvient pas à trouver de registre paroissial.
Grâce à celles-ci, il pourra orienter sa recherche vers tel ou tel dépôt d’archives, fonds notarial et registre du « désert » (tenu par le pasteur en fonction à l’époque, dans la localité considérée).
1792 - L’état civil devient identique dans ses dispositions pour les catholiques et les protestants, puisqu’il est laïcisé.